Retour à Barcelone
Un précédent séjour à Barcelone m'avait semblé trop court.
Trois jours pour découvrir La Sagrada Familia, le Parc Güell, les
splendeurs de l'Art nouveau et les extravagances de Gaudi...
C'était trop peu, il me restait encore tant de choses à voir !
Je voulais voir la Casa Batlló, voilà c'est chose faite.
Au début du XXe siècle, un riche industriel du textile Josep Batlló demande
à l'architecte Gaudi de remanier sa maison. Les travaux durent
de 1904 à 1906. Le résultat est spectaculaire.
Comme il n'y a pas trop de monde ce matin (il faut dire que le tarif de la visite
est dissuasif !), nous avons le temps d'admirer la façade de la maison :
La partie supérieure avec ses grosses écailles ressemble au dos d'un dragon.
La partie centrale est recouverte de verre et de mosaïque polychrome.
Les balcons nous évoquent des masques. La partie inférieure avec ses
formes ondulées, sa grande tribune, ses baies ovales et ses colonnes
est l'étage noble de la maison.
Nous entrons dans la maison par le portail de gauche. Au fond d'un couloir,
nous arrivons dans un petit vestibule aux formes arrondies, une sorte de
grotte. Un majestueux escalier en chêne permet d'accéder à l'étage noble :
On a envie de carresser ces énormes vertèbres lisses qui nous évoquent
un monstre marin. En bas de la rampe, une boule en verre orange,
comme une grosse fleur sur sa tige métallique :
Nous arrivons au premier étage dans une petite pièce où se trouve
une cheminée très originale, une sorte de cocon :
Juste à côté se trouve le grand salon (et un salon plus intime à côté).
Ces pièces ne sont pas meublées. Aucune ligne droite dans cette maison,
mais des courbes, des arcs, des ondulations, des arrondis...
Regardez le plafond du salon principal, on dirait un tourbillon ou un énorme
gâteau renversé recouvert de crème avec, en son centre, un énorme lustre :
Le grand salon donne sur la rue, sur la façade principale. Il est au niveau
de la grande tribune aux verres colorés que nous avons vue précédemment.
On pouvait voir (et être vu), comme au théâtre.
Des portes ondulées ornées de vitres rondes colorées séparent les deux
salons, elles peuvent se replier pour faire une seule et unique pièce :
La salle à manger privée de la famille Batlló se trouve au même
étage mais de l'autre côté de la maison. De la salle à manger, on
accède à une terrasse aux jolies mosaïques.
Au fond de la terrasse, sur le mur, des jardinières en forme de corolles :
La façade arrière de la maison :
Au centre de la maison, deux puits de lumière aux murs entièrement
recouverts de carreaux de céramique en dégradé de bleus. Une verrière
coiffe le sommet. L'effet est vraiment saisissant !
Comme la lumière est plus faible en bas, les fenêtres qui donnent
sur les patios intérieurs sont plus grandes en bas que les fenêtres
des étages supérieurs. Les carreaux de céramique de couleur
claire en bas, deviennent d'un bleu plus foncé en montant.
C'est astucieux, n'est-ce pas ?
Un ingénieux système de ventilation sous la fenêtre permet d'aérer
les pièces sans ouvrir les fenêtres :
Au dernier étage se trouvent les combles. Là non plus,
aucune ligne droite, c'est très impressionant :
Un petit escalier mène à la terrasse située tout en haut, sur le toit :
La terrasse est un lieu magique, on a l'impression d'être dans un conte de fée.
Le toit possède plusieurs ensembles de cheminées de plus de 6 m de haut.
On dirait de gros champignons colorés :
« L'échine du dragon » :
Pour concevoir cette maison, Gaudi s'est inspiré de la nature, de ses formes.
Il a réussi une œuvre magistrale mais c'est aussi une vraie maison fonctionnelle,
lumineuse, confortable, écologique dirait-on aujourd'hui où il devait faire bon vivre.
Si vous aimez l'Art nouveau, je vous donne rendez-vous pour une
dernière visite : le Palais de la musique, à Barcelone également.