Femmes fardées
En 1863, un article paraissait dans le journal féminin La mode illustrée.
Il s'intitulait : parfumerie domestique.
« Les femmes d'aujourd'hui recourent pour s'embellir à des artifices bien
maladroits, et qui aboutissent à un résultat diamétralement opposé à celui
qu'elles poursuivent. Quelques-unes d'entre elles ont imaginé de donner
plus d'éclat à leur regard et peignent une ligne noire autour de leurs yeux.
Lorsqu'une femme est brune, cette peinture donne à sa physionomie une
expression fort dure. Lorsqu'elle est blonde, cette ligne noire, venant
toucher sur un teint blanc, entourant des yeux gris-bleu, contrastant avec
des sourcils peu fournis et de nuance effacée, offre pour les indifférents
le spectacle le plus comique et le plus réjouissant...
Du moment où l'on se peint le visage et le tour des yeux, il faut bien accuser
davantage la couleur des lèvres et l'on voit des femmes se montrer avec une
pommade rouge, graisseuse, hideuse qui roidit leur sourire et salit leur visage.
Laissons les femmes incorrigibles et disons que, pour raviver la couleur des lèvres
pâlies, il suffit d'y passer un morceau de linge humesté d'eau de benjoin
(faire bouillir de la gomme de benjoin dans de l'eau). »
Cent cinquante ans plus tard, les femmes incorrigibles sont de plus en plus
nombreuses et c'est grâce à elles que Liliane Bettencourt (héritière de L'Oréal)
a été désignée, cette année, la seconde femme la plus riche du
monde par le magazine Forbes (elle était la première en 2013).
« Ciel pommelé et femme fardée sont de courte durée », dit-on.
À méditer, en attendant le retour du grand beau temps.
Bon dimanche à tous !