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Carton et chiffons
14 novembre 2014

Dans les forêts de Sibérie

Je ne lis plus les grands Prix littéraires (Goncourt, Académie française...).
Après quelques expériences décevantes ces dernières années, j'ai abandonné.
Une exception cependant, Dans les forêts de Sibérie de Sylvain TESSON :

dans-les-forets-de-siberie,M62979 

Ce n'est pas un roman mais un récit autobiographique.
L'auteur a passé six mois dans une cabane sibérienne de 9 m2 sur les rives 
du lac Baïkal. Aucune habitation à moins de 5 km, pas de routes d'accès.
L'hiver, la température est de -30 °C. L'été, la région est fréquentée par les ours.
Pour supporter la solitude : une caisse de livres, de la vodka et des cigares.

Dans un texte magnifique, Sylvain TESSON nous livre ses réflexions 
au jour le jour sur sa vie d'ermite mais aussi sur l'homme contemporain
qui ne prend pas le temps de vivre et d'apprécier son environnement.
C'est un hymne à la nature et à la vie animale sauvage.
C'est parfois drôle, souvent touchant et profond. J'ai beaucoup aimé ce récit.

Voici quelques citations qui vous donneront, j'espère, envie de le lire :

« Moi qui sautais au cou de chaque seconde pour lui faire rendre gorge
et en extraire le suc, j'apprends la contemplation. Le meilleur moyen
de se convertir au calme monastique est de s'y trouver contraint.
S'asseoir devant une fenêtre le thé à la main, laisser infuser les heures,
offrir au paysage de décliner ses nuances, ne plus penser à rien
et soudain saisir l'idée qui passe, la jeter sur le carnet de notes.
Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l'inspiration sortir. »

« Avoir peu à faire entraîne à porter attention à toute chose. »

« L'homme libre possède le temps. L'homme qui maîtrise l'espace est
infiniment puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous
échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le
 temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et,soudain,
on ne sait plus qu'il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont. »

« Je m'ennuie un peu. Cette journée est comme un robinet mal fermé,
chaque heure en goutte. L'ennui est un compagnon passé de mode.
On s'y fait pourtant. Avec lui, le temps a un goût d'huile de foie
de morue. Soudain, le goût se dissipe et on ne s'ennuie plus.
Le temps redevient cette procession invisible et légère 
qui fraie son chemin à travers l'être. »

Si vous aimez les belles écritures, n'hésitez pas, ce livre est pour vous.

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Commentaires
M
Que oui, ces extraits donnent envie de s'y plonger ! j'en approche, quand l'été, dans mon jardin et sur ma chaise longue, je laisse vagabonder mon esprit sans rien faire et ...j'adore ça
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J
Magnifique livre. Tellement de plaisir à le lire et à le garder en mémoire. Sylvain Tesson est une belle personne...<br /> <br /> Merci d'en avoir parlé et belle fin de journée
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