Le journal d'un corps
Journal d'un corps de Daniel PENNAC :
De 13 à 87 ans, année de sa mort, le narrateur a tenu le journal
de son corps. C'est un journal impudique, sans tabou, centré sur
les découvertes et les surprises que nous réserve notre corps.
Comme Daniel PENNAC a du talent et de l'humour, on suit pas à pas
les effets du vieillissement sur ce corps d'homme sans jamais s'ennuyer.
Voici quelques citations qui vous donneront, peut-être, envie de vous
plonger dans ce roman très original (j'ai une petite préférence pour
la période allant de l'âge mûr à la vieillesse).
« 55 ans, 4 mois, 21 jours :
Certains changements de notre corps me font penser à ces rues qu'on
arpente depuis des années. Un jour un commerce ferme, l'enseigne
a disparu, le local est vide, le bail à céder, et on se demande ce qu'il
y avait là auparavant, c'est à dire la semaine dernière. »
« 86 ans, 9 mois, 12 jours :
La transfusion sanguine colle bien à l'image de Dracula. Me voilà sur
un lit d'hôpital, rempli goutte à goutte par le sang d'un autre. J'aurais
préféré m'envoler dans la nuit, ivre d'avoir saigné à blanc 3 infirmières
de service, mais le vampirisme a perdu de son charme avec sa
législation. Et puis, je n'ai plus de dents. Goutte à goutte, donc. »
« 86 ans, 10 mois, 13 jours :
... C'est bien triste privilège que de voir le temps bouleverser les corps
de nos enfants et petits-enfants... Du point de vue de l'habillement,
le blue-jean qu'ils portent tous, pantalon depuis longtemps universel,
unisexe et intergénérationnel, est un terrible marqueur du temps qui
passe. Chez l'homme, le jean a la particularité de se vider avec l'âge,
et chez la femme de se remplir. Les poches arrières de l'homme
faseillent sur les fesses désormais fondues, l'entrejambe se plisse,
la braguette flotte, le jeune homme n'habite plus son jean fétiche,
un vieux l'y a remplacé, qui déborde autour de la ceinture. La femme
mûre, elle, remplit pathétiquement le sien... l'homme et la femme
d'aujourd'hui vieillissent dans leurs jeans. »
Si vous avez envie de lire les premières pages
du Journal d'un corps, il suffit de cliquer ICI. Bonne lecture !