Aigu'illes en Luberon : mes rencontres
Le week-end dernier, je suis allée aux sixièmes rencontres
de patchwork et d'art textile dans le Sud Luberon.
Treize villages et 31 pôles d'expositions : artistes internationaux
et nationaux, collectionneurs, commerçants, créateurs...
Il ne fallait pas perdre de temps pour tout voir.
En deux jours, j'ai tout vu et j'ai fait de belles découvertes.
J'ai pris de nombreuses photos mais, bien entendu, je vais vous
faire un résumé rapide, autrement vous allez partir à toutes jambes.
Commençons par une brodeuse d'exception : Ina Statescu.
Elle est d'origine roumaine et elle vit en France depuis 10 ans.
J'avais déjà entendu parler d'elle mais je n'avais jamais vu ses œuvres.
Son univers poétique est peuplé de fleurs, d'oiseaux, d'insectes...
Il faut regarder ses créations de très près pour admirer son extraordinaire
technique, ses jeux de transparence et ses effets de lumière.
Elle est capable de broder sur des supports transparents comme du tulle :
Plus de photos sur son site ICI.
Un univers totalement différent : celui de Marga Barrio.
Elle est Espagnole et elle fait du patchwork. J'aime beaucoup
son travail car elle mélange les matières pour créer quelque chose
de très original et surtout, elle fait de la récupération.
De plus près, on remarque de fines lamelles de bois dans ce quilt :
Encore du bois ici :
Le chanvre rustique voisine avec le fin liberty pour donner
naissance à des coussins et à des pochettes :
Je ne jette jamais rien, dit Marga. Quand j'utilise un vieux drap,
je découpe les parties encore en bon état mais je ne peux
me résoudre à jeter la partie trouée.
Et voilà ce que ça donne :
Vieux drap (détail).
Pour mieux la connaître, c'est par LÀ.
On me dit souvent que le patchwork est un loisir onéreux.
Moi je ne suis pas d'accord : le patchwork est à l'origine
un art de la récupération. Comme les pionnières américaines, on peut
encore créer aujourd'hui des œuvres originales avec peu de moyens.
Regardez dans les vide-greniers (on trouve souvent de jolis
vêtements d'enfants pas chers du tout), et n'oubliez pas les puces
des couturières, des mines d'or !
Inutile d'acheter des tissus américains ou japonais hors de prix.
Faites comme Marga, recyclez les chemises d'homme :
C'est vrai qu'il en faut beaucoup (soit Marga a beaucoup d'hommes, soit
son Homme use beaucoup ses chemises !).
Même démarche intéressante chez une jeune femme, Marrit Veenstra.
Elle crée ce qu'elle appelle des chiffons habités.
Elle récupère du linge ancien qui a vécu et valorise les raccommodages,
les coutures minutieusement faites à la main.
Ses créations sont discrètes, sans chichis, on peut facilement passer
devant son stand sans les voir. C'est dommage !
Juste quelques perles et une fine broderie noire pour mettre en valeur
ces chiffons habités :
Si comme moi vous êtes sensible à sa démarche, allez la voir sur son site Typo M.
Le Carrefour Européen du Patchwork exposait un bel ensemble
d'œuvres sélectionnées pour le concours international 2018
«Au fil des saisons». Trente-huit artistes sélectionnées, du haut de gamme !
En voici quelques unes :
The human seasons. Hilda Van Schaardenburg.
(un quilt très scintillant)
Symphony des saisons. Monica Flake.
Et voici le premier prix :
La neige est si pure, comme le regard de l'enfance.
Forcadell Montserrat.
J'ai encore bien des choses à vous raconter. On se retrouve
un peu plus tard, si vous le voulez bien.