L'énigme amish
L'énigme amish,
Vivre au XXIe siècle comme au XVIIe
de Jacques LÉGERET :
Comment peut-on vivre actuellement au cœur des États-Unis
tout en respectant des règles religieuses et morales établies aux
XVIe et XVIIe siècles ? Comment peut-on refuser la compétition, la
technologie moderne quand on vit au pays de l'individualisme et de la
concurrence à outrance ? « En soi, la technologie n'est pas dangereuse
ou condamnable. C'est l'usage qu'en fait l'homme qui est suspect aux
yeux des Amish. La science leur paraît encore plus dangereuse dans
la mesure où elle cherche à modifier, voire à maîtriser notre futur. »
Adeptes de la non-violence, les Amish privilégient l'entraide familiale,
refusent toute aide de l'État, vivent « séparés du monde »
en conformité avec l'enseignement de la Bible.
La femme amish n'est pas une femme « libérée », selon nos critères
occidentaux, mais elle mérite toute notre admiration. Non seulement elle
élève sept ou huit enfants mais elle prépare les repas, s'occupe de la maison
et du jardin, participe à la traite des vaches, fait des conserves, coud
les vêtements de toute la famille et le dimanche, elle assiste
au service religieux pendant de longues heures. OUF !
Mais ce n'est pas tout...
Les passionnées de patchwork connaissent, bien sûr, les superbes
quilts que les femmes amish créent pour les mariages, les naissances
mais aussi pour venir en aide aux nécessiteux :
A gallery of amish quilts de R. BISHOP et E. SAFANDA.
« C'est peut-être là que réside l'un des secrets de la beauté des quilts amish :
la quilteuse ne cherche pas à harmoniser ou à assortir les couleurs entre elles...
En fait, les uniques règles régissant le choix des couleurs, outre la disponibilité
des tissus, sont celles proposées par la nature : subtiles, douces ou violentes,
les couleurs des fleurs sauvages ne suivent aucune mode. »
À défaut de quilt amish, moi je conserve précieusement une petite
poupée en bois habillée à la mode amish, achetée lors d'un séjour
aux États-Unis il y a bien des années :
« À l'intérieur du groupe, un habillement uniforme renforce le sentiment d'égalité
qui prévaut entre eux... L'habit permet de mettre en valeur, si l'on peut dire,
la modestie et l'humilité, qualités essentielles prisées par la communauté. »
Vous vous souvenez probablement du film Witness, paru en 1984,
avec Harrison Ford, film qui montre le choc des cultures amish et
américaine. Les erreurs y sont rares et pourtant, les Amish se sont
fortement opposés à ce film (qu'ils n'ont d'ailleurs jamais vu).