Des apprentis marmitons
Aujourd'hui, nous allons suivre un cours de cuisine malaisienne, dans
une école, pour apprendre à cuisiner des plats authentiques de là-bas.
Nous sommes trois : Fille Aînée, un touriste australien et moi-même.
Fille Aînée qui vient ici pour la cinquième fois est déjà une experte.
Mais auparavant, direction le marché. Nous allons au grand marché couvert
qui se tient tous les jours, afin de voir les produits que nous allons cuisiner.
Suivez-nous si le cœur vous en dit !
Voici les crabes bleus que nous utiliserons pour faire notre salade :
Le poissonnier a un très grand choix de poissons (j'ai appris qu'il existe
même un poisson-poulet...) :
Ici, à Kuala Lumpur, il est tout à fait admis que vous tripotiez les poissons
avant de les acheter. Compte tenu de la chaleur ambiante, il est préférable
en effet de vérifier l'état de fraîcheur de la marchandise.
La bassine située devant l'étal permet de se laver les mains suite à la manipulation.
J'imagine bien la tête de mon poissonnier si je fais la même chose en rentrant !
Différentes variétés de nouilles (certaines ressemblent à des éponges...):
Des épices de toute sorte, en poudre, en pâte...
L'étal du volailler ne m'inspire pas trop. La viande n'étant pas réfrigérée,
il est préférable de faire son marché de très bonne heure ou bien il faut
augmenter le temps de cuisson du plat et la dose d'épices...
Au centre du marché, une balance posée sur une table et un
homme à côté, fort occupé... à lire son journal. Sa mission : régler
les litiges entre clients et commerçants.
Si vous avez acheté un kilo de pommes de terre et si vous avez l'impression
d'avoir été lésé, vous allez voir le contrôleur afin qu'il vous repèse vos légumes.
Vous pourrez ensuite retourner voir le marchand pour vous plaindre.
Un petit boulot tranquille, pas trop stressant !
L'école de cuisine se trouve à deux pas du centre ville, dans un quartier
préservé au milieu d'une végétation luxuriante et dans une maison traditionnelle :
Thé de bienvenue (au gingembre) accompagné de petits carrés croustillants :
Bon, maintenant il est temps de passer aux choses sérieuses.
Nous nous installons sous la véranda, les ventillateurs ronronnent,
il fait chaud, très chaud. Nous allons réaliser trois plats sous l'œil vigilant
de notre monitrice Sue. Puis nous mangerons nos plats sur place.
Sue nous montre tout d'abord comment réaliser le premier plat :
Chicken and prawn wonton (minuscules chaussons au poulet et aux crevettes).
Ensuite, chacun de nous s'installe devant un poste de travail pour faire tout seul :
Pour la farce, il faut de l'ail, des tiges vertes d'oignon, une châtaigne d'eau,
des petits morceaux de blancs de poulet, des crevettes...
Une noix de farce déposée au milieu d'un carré de pâte très fine,
un savant pliage du tout et ça donne à peu près ça :
Il y a quatre pliages différents mais moi je ne suis pas très douée.
La présentation laisse à désirer et j'ai peur que ça se décolle à la cuisson.
On plonge le tout dans un bain d'huile (huile de palme) et on fait frire
quelques minutes jusqu'à ce que les beignets soient bien dorés :
Ouf, tout s'est bien passé !
Il n'y a plus qu'à déguster avec une sauce rouge très épicée.
C'est croustillant et bien bon.
Le second plat est une salade de crabe : San chou bau.
Les différents ingrédients nécessaires pour une personne sont présentés
sur un plateau, dans des cuillères et des petits récipients. J'ai l'impression
de retourner en enfance et de faire la dînette pour des poupées :
On mélange le tout et on fait frire.
La salade de crabe se mange avec des feuilles de laitue :
C'est appétissant, parfumé et agréable à manger.
Peut se faire également avec des crevettes.
Je me sens déjà rassasiée quand nous abordons le troisième plat :
Char koay teow, fried noodle (encore un plat avec des crevettes
mais dans celui-ci, il y a des nouilles de riz plates).
Mon appareil photo a dû avoir chaud, lui aussi, car c'est à ce moment-là qu'il m'a
laissée tomber. Mais Fille Aînée était là pour vous montrer le résultat final :
Sue s'était levée à 6 heures du matin pour commencer la cuisson d'un dessert :
Bubur pulut hitam. C'est du riz noir gluant qui doit cuire pendant 6 heures !
On fait cuire le riz avec de l'eau et une feuille de pandanus. On remue
régulièrement afin qu'il ne prenne pas au fond de la casserole. Et ce n'est
qu'en fin de cuisson que l'on ajoute du sucre de palme et du lait de coco.
À mon avis, ce dessert n'est pas renversant. Les grains de riz vous restent
entre les dents. Je préfère nettement mon riz au lait au chocolat.
Ça ne vaut vraiment pas le coup de rester 6 heures devant ses fourneaux.
Et puis, le pandanus ne pousse pas dans mon jardin...
Bien que je ne sois pas une fan de cuisine, ce cours était vraiment
une bonne idée, une façon originale d'aborder la vie malaisienne.